“I've gotten more out of alcohol than alcohol has taken out of me.” - Winston Churchill
Il y a un peu moins d’un an, lors de la publication de “Ponzino, le retour de l’économie casino”, l’économie était en fête et se transformait gentiment en mousse party. Des bulles se formaient de partout, en allant des cryptomonnaies aux actions, en passant par l’immobilier, l’immobilier virtuel, les montres d’occasions jusqu’aux images pixelisées de singes.
Tout le monde prenait part à la fête, encouragé par les médias qui continuaient de mettre du savon sur la piste de danse et les experts récemment reconvertis d’infectiologue en conseiller financier.
Pour ceux qui ont manqué les moments fort de cette fête sous acides, en voici quelques temps forts:
Lorsque le bitcoin, arrosé par des tethers imprimés de nulle part, atteignait les 66,000 USD en octobre dernier on nous promettait qu’il allait doubler, tripler ou encore décupler. Michael Saylor vous conseillait même d’hypothéquer votre maison pour en acheter d’avantage;
On s’achetait et se vendait des images sans aucune valeur, mais tant qu’il y avait le prochain pigeon, on allait devenir riche;
Les véhicules électriques allaient nous sauver du réchauffement climatique et bien plus encore. Rivian, avec une capitalisation d’USD 152 milliards, n’avait encore vendu aucune voiture mais dépassait la capitalisation de VW;
Elon Musk a été élu personnalité de l’année par Time Magazine. Il a également fait les mêmes promesses que chaque année. L’année prochaine, si tout va bien, nous aurons des voitures autonomes;
Elon Musk, encore lui, a voulu acheter Twitter pour défendre la liberté d’expression et résoudre le problème des bots. Et puis il n’a plus voulu acheter Twitter, car il y a trop de bots;
Des entreprises vouées à la faillite atteignaient des sommets. Il suffisait de promettre la lune ou d’acheter une mine d’or en quasi faillite à des Apes affamés;
On ne manquait toutefois pas de se réunir, comme chaque année, pour discuter une 26ème fois du réchauffement climatique .
Aujourd’hui, la piste de danse se vide gentiment. Pour ceux qui envoient encore leurs plus beaux pas de danse sur la piste, la gueule de bois, on y pensera demain:
Le bitcoin vacille autour des 20,000 USD, les autres cryptomonnaies ont pour la plupart perdu 80% de leur valeur. Les derniers 20% sont ceux qui vont faire le plus mal, comme la dernière tequila commandée avant que les lumières se rallument.
Saylor, lui, n’a pas eu le temps de commander sa tequila. Il se fait rattraper par son passé pour fraude fiscale de 25 millions de dollars. Il pourra suivre son propre conseil et dire qu’il a perdu ses bitcoins dans un accident de bateau;
Les acheteurs de terrains virtuels et autres NFTs commencent à faire face à de vrais problèmes et quittent tour à tour la pyramide. Cela aura duré presque aussi longtemps que les pogs. Une amourette de vacances;
L’électricité devenant de plus en plus chère, les ventes de véhicules électriques vont certainement décoller. Plus c’est cher, plus on aime. Demandez aux consommateurs de Dom Pérignon;
Elon Musk a dû vendre une partie de ses titres Tesla afin de se préparer pour son rendez-vous au Delaware en automne pour un jugement rapide suite à son litige avec Twitter: le génie du M&A pourrait bien être forcé d’honorer son pari - ah ces paris que l’on fait en fin de soirée que l’on regrette le lendemain;
Les derniers pigeons sont encore là pour abreuver les dirigeants peu scrupuleux de “Meme stock”. Tant qu’ils seront encore là, nous n’avons pas touché le fond. Mais on ne va pas se priver des derniers clients qui paient la tournée à tout le staff;
Coinbase perd un milliard par trimestre et est sous enquête de la SEC, même Jim s’est fait Coinbaisé™, lui qui aimait le titre à 475, il doit l’adorer à 47.5.
Il semblerait que les discussions sur le climat n’ont pas encore tout résolu. Pas grave, il y a une 27ème conférence en novembre en Egypte. Espérons juste que Charm el-Cheikh ait un aéroport à la hauteur de l’évènement.
Le meilleur conseil reçu en cas de gueule de bois est le suivant: boire une bière le lendemain.
Tous les vendredis, pour accompagner votre bière, un nouvel épisode, avec la même mission que la première saison:
Ecrire sur l’actualité financière et économique sous un angle différent;
Sans tenue correcte exigée;
Si vous n’aimez pas la tequila, il y aura peut-être du Dom Pé la semaine suivante.
Avant de quitter la mousse party, n’oubliez toutefois pas de commander le cocktail signature “Chaos on the Beach”: les prix de l’énergie des années septante, les actions ressemblent aux années 2000, l’immobilier en ralentissement.
Santé!