“If it looks like a duck, swims like a duck, and quacks like a duck, then it probably is a duck.” - James Whitcombe Riley
La bonne nouvelle de la semaine
Alors que les marchés s’effondraient hier, heureusement que le bitcoin était là pour jouer son rôle de réserve de valeur.
La mauvaise nouvelle de la semaine
De manière pour le moins cynique, les cryptos bros et les défenseurs du bitcoin semblaient se réjouir de l’une de ses autres qualités suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie: sa capacité à contourner les sanctions .
Il faut dire que ses supporters commençaient à être à court d’arguments sur l’utilité d’un actif qui a de la peine à faire ses preuves dans toutes les catégories où il s’est aligné et que l’instabilité politique et les sanctions contre la Russie ainsi qu’une inflation au plus haut depuis plus de 30 ans semblaient être le parfait chaos pour s’aligner dans une énième nouvelle catégorie fourre-tout créée pour l’occasion: actif refuge en temps de conflits, d’instabilité et d’inflation.
Toutefois, force est de constater que malgré ce “parfait chaos” les cryptomonnaies ont de la peine à faire leurs preuves dans cette nouvelle catégorie et son porte-étendard, le bitcoin, perd 10% contre la livre turque alors que la Turquie affiche une inflation record, plus de 30% contre la rouble russe et de entre et 10 et 20% contre le dollars américain - une qualité de plus du bitcoin étant d’être ultra-volatile - alors que la planche à billets a battu des records ces dernières années.
Et ceci malgré un effort sans relâche des plateformes d’échange qui ont investi des millions, souvent de manière pathétique, afin de vous inciter à acheter du bitcoin ou l’une des bientôt 20,000 cryptomonnaies ou autre NFT sans valeur.
NFTs qui arrivent encore à se trouver de nouveaux narratifs de plus en plus convaincants.
Nous sommes en effet arrivés, comme prévu, au temps des pyramides. Celui où les promoteurs de cryptomonnaies font face à un problème que tous les schémas de Ponzi connaissent tôt ou tard: un manque de nouveaux pigeons pour continuer d’alimenter la pyramide.
En effet, si l’on regarde les cryptomonnaies dans une optique d’investissement financier en dollars, elles suivent un schéma de Ponzi: le seul moyen pour le détenteur d’une cryptomonnaie de réaliser un profit étant de la revendre à un nouvel entrant, les cryptomonnaies ne générant aucune source de revenu externe.
Pire, comme l’explique Sohale Andrus Mortazavi dans son article “Cryptocurrency is a giant ponzi scheme”, les cryptomonnaies sont un jeu à somme négative:
Given that cryptocurrencies don’t produce anything of material value, this enormous waste of resources {ndl le minage} renders the whole enterprise a negative-sum game. Investors can only cash out by selling their coins to other investors — but only after the miners and various cryptocurrency service providers take the house’s rake. In other words, investors cannot — in the aggregate — cash out for even what they put in, as cryptocurrencies are inefficient by design.”
Pour ceux qui auraient envie d’argumenter que les autres actifs financiers, monnaies ou autres politiques monétaires suivent la même logique et afin de vous éviter de montrer que vous ne les comprenez pas, Concoda l’a fait pour vous dans un thread Twitter.
Ironiquement, même les promoteurs de cryptomonnaies définissent eux-mêmes leurs techniques selon un modèle ponzinomique.
Dans une interview sur le podcast Odd lots de Bloomberg, Sam Bankman-Fried, fondateur de FTX, l’une des principales plateformes d’échange de cryptomonnaies, décrit comme suit le farming dans l’univers des cryptomonnaies:
When asked by Levine to explain yield farming, Bankman-Fried launched into an explanation in which he compared it to a box that "they probably dress up to look like [it's] life-changing" but it "does literally nothing". He explained how people put money into the box "because of, you know, the bullishness of people’s usage of the box". "So they go and pour another $300 million in the box and you get a psych and then it goes to infinity. And then everyone makes money."
Perplexe, Matt Levine, le journalise financier de Bloomberg répondit:
"I think of myself as like a fairly cynical person. And that was so much more cynical than how I would’ve described farming. You’re just like, well, I’m in the Ponzi business and it’s pretty good."
Business Ponzi qui est sous pression afin d’amener de la liquidité sur un marché pyramidal où un ETF Spot1 du bitcoin pourrait permettre aux premiers entrants de recevoir de la liquidité et de sortir de leurs positions.
Pour rappel, les pyramides de Ponzi sont un bon investissement mais seulement pour ceux qui entrent et sortent à temps, ce que semble avoir compris le régulateur américain, dont les réponses se suivent et se ressemblent à ceux qui demandent, en vain pour l’instant, une porte de sortie via un bitcoin ETF spot (page 22):
“…{le demandeur ndl} does not sufficiently contest the presence of possible sources of fraud and manipulation in the bitcoin spot market generally that the Commission has raised in previous orders. Such possible sources have included (1) ‘wash’ trading, (2) persons with a dominant position in bitcoin manipulating bitcoin pricing, (3) hacking of the bitcoin network and trading platforms, (4) malicious control of the bitcoin network, (5) trading based on material, non-public information, including the dissemination of false and misleading information, (6) manipulative activity involving the purported “stablecoin” Tether (USDT), and (7) fraud and manipulation at bitcoin trading platforms.”
Toujours aussi amusant de voir l’industrie des cryptomonnaies se venter d’être décentralisée, de n’avoir besoin ni de banques ni de gouvernements, et de venir supplier les régulateurs d’avoir des produits financiers afin d’amener plus de dollars dans son engrenage ponzinomique.
Le Tweet de la semaine
La leçon de la semaine
Les cryptomonnaies étant devenues un culte et même si leurs caractéristiques ressemblent en tout point à une pyramide de Ponzi géante, ces quelques lignes ne feront pas changer d’avis leurs disciples qui aiment comparer l’adoption des cryptomonnaies à celle d’internet…
Si vous pensez que le bitcoin ou une autre cryptomonnaie vous permettra de changer vos vies dans quelques années comme l’a fait internet, restez devant vos écrans à espérer la lune.
Sinon, sortez de chez vous ou téléchargez au moins l’application Tinder. Ce sera une occasion de plus d’éviter de faire partie des 27% qui attendent d’avoir une Lamborghini avant de découvrir d’autres plaisirs que le casino en ligne.
Exchange Trade Funds. Fonds qui ont pour objectif de reproduire la valeur d’un actif sans que l’investisseur doivent l’acquérir en direct.
Il faut bien différencier les ETF futures et les ETFs spots, qui est bien expliqué par Doomberg:
When an investor takes a position in a futures contract, they deposit US dollars in their account as margin. So too does the investor on the other side of the trade. As the price of Bitcoin fluctuates, one side wins and the other side loses, but at no time do US dollars leave the real economy as a direct consequence of this trade. The winning side collects more US dollars, and the losing side ends up with less, but the direct flow of fiat never enters the crypto universe.
Now consider the flow of fiat for Bitcoin spot ETFs. These products are designed to buy and hold Bitcoin directly, injecting much-needed US dollars into the crypto universe. As long as funds flow into spot ETFs faster than they are redeemed, the net effect provides US dollar exit liquidity to those looking to cash out their Bitcoin.
D’autres articles sont intéressants à ce sujet, dont Welcome to Grayscale’s Hotel California d’Amy Castor