“In calling bitcoin a ponzi scheme, critics are arguably being too kind” - Robert McCauley
La bonne nouvelle de la semaine
Il y a quand même 53% des français qui arrivent à calculer un intérêts de 2% sur un capital de EUR 100 après une année selon une étude réalisée en 2021 par la Banque de France.
Rappelons toutefois quelques principes sur les différents actifs financiers.
Les actions vous donnent droit à une partie de la propriété d’un business et donc à des dividendes, si vous n’investissez pas comme un Ape dans des Stonks tels que Gamestop ou AMC;
Les obligations vous donnent droit à un coupon tant que la contrepartie ne fait pas défaut. Intéressant de noter que depuis l’introduction des “Volcano Bonds” liés au bitcoin au Salvador, la situation de ses obligations s’est nettement détériorée;
L’immobilier vous donne des loyers, et même si la valeur baisse, vous aurez toujours un toit (à moins que vous ayez acheté votre maison dans le métavers);
L’or peut être utilisé dans l’industrie ou la joaillerie et est reconnu comme étant une valeur stable.
La mauvaise nouvelle de la semaine
Le bitcoin vous donne un code numérique qui ne sert à rien à part l’espoir que quelqu’un d’autre vous l’achète plus cher qu’au prix auquel vous l’avez acheté.
En effet, alors que le projet original du bitcoin était d’être une monnaie décentralisée, on peut tous être d’accord 13 ans après que cela n’en est - malheureusement peut-être - pas une, comme le résume bien Paul Krugman, Prix Nobel d’Economie dans le New York Times:
And the truth is that although Bitcoin has been around a long time by internet standards — 13 years! — it and other cryptocurrencies have made hardly any inroads into the traditional role of money, as a medium of exchange used to purchase goods and services. Hard numbers are scarce, but it looks as if a vast majority of cryptocurrency transactions involve market speculation rather than the ordinary business of life.
Suite à la première partie de cet article, certains contestaient le fait que bitcoin n’est pas une pyramide de Ponzi1. Pourtant, selon le scientifique Jorge Stofli et bien d’autres économistes, cela en est une pour les raisons suivantes:
On investit dans le bitcoin dans l’attente d’un profit, et
Les profits proviennent des nouveaux entrants. Cependant,
Il n’y a pas de source de revenu externe pour payer les investisseurs sortants
Qui vient au contraire uniquement des nouveaux investisseurs, alors que
les opérateurs prennent une large part de l’argent.
Ils ont toutefois raison: c’est pire!
Les clients de Bernard Madoff, qui avait monté la plus grosse pyramide de Ponzi et dont le système a fonctionné jusqu'au jour où les demandes de retrait ont explosé avec la crise de l'automne 2008, ont subi des pertes estimées à USD 20 milliards, rappelle Robert McCauley dans le Financial Times.
Sur cette somme, on estime que 70% a pu être récupérée en retraçant ceux qui en avaient bénéficié plus que ce qu’ils avaient investi et en saisissant les actifs de Madoff.
Contrairement à un schéma classique, une fois que la bulle éclatera, il n’y a pas de Bernard Madoff ou de Charles Ponzi pour s’enfuir avec votre argent afin que vous puissiez essayer de le récupérer: il se sera juste évaporé dans l’air, en annulant au passage entre autre toutes les réductions d’émission de CO2 réalisées grâce aux véhicules électriques en 2021.
Pourquoi en 2022?
L’importance grandissante des cryptomonnaies a entrainé beaucoup de monde dans cette mania.
Les investisseurs “traditionnels” perdent à ce jour plus de 40% depuis que les fonds indiciels liés au bitcoin ont été lancé malgré la soi-disant protection contre l’inflation - qui a atteint 7% au Etats-Unis cette semaine - qu’offre le bitcoin.
De plus en plus de pays interdisent le minage du bitcoin ou purement et simplement les échanges de cryptomonnaies.
Les malheureux 6 millions et demi d’habitants du Salvador font la triste et difficile expérience que le bitcoin n’a rien résolu et les a juste rendu plus pauvre que ce qu’ils étaient avant.
Les régulateurs veulent - enfin - réguler un marché centralisé autour de casinos géants essayant de vous vendre à tout prix la dernière arnaque. J’avoue toutefois que Matt Damon sait bien le faire.
Et si, finalement, la fin du bitcoin venait de ses premiers supporters, les traders TikTok. Après plus de deux ans enfermés, ils (re)découvrent la vie et que plutôt que d’espérer un tweet d’Elon Musk qui fera monter le cours du bitcoin, ils se contentent de ce dont vous vous contentiez tous il n’y a pas si longtemps: une soirée entre amis, du sport dans un parc, les premières vacances à Palavas-les-Flots.
Le Tweet de la semaine
Leçon de la semaine
L’Economiste David McWilliams le résume bien dans l’Irish Times du week-end dernier:
It’s not hard to imagine how all this might end – lots of little people holding lots of valueless assets while the big guys get out. As the denouement could take some time, bubbles can inflate for a long time and the more people involved, the more people there will be to evangelise about the brave new world. This time it’s different, didn’t you hear?
The problem is that history tells us to be careful. When something claims to be money but patently isn’t, is backed by nothing, generates no income, and promises you the sun, moon and stars, it sounds like a quick way to destroy wealth not create it.
Et une fois tout perdu, les détenteurs de Bitcoin espéreront alors une seule chose en postulant au McDo: que le bitcoin ait été une pyramide de Ponzi.
The observation that investing in cryptocurrencies is a ponzi scheme is not new or a cheap shot. Among many others, it was expressed in 2014 by economists Nouriel Roubini of NYU [CDK1] and Kaushik Basu of the World Bank (WB) [CDK2] and echoed by investment analyst David Webb in 2017 [CFO2] and by WB's president Jim Yomh Kim in 2018 [CFO1].