“Why did no one see it coming?” - Reine Elizabeth II, 2008
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Comme la Reine Elizabeth, nombreux étaient ceux qui s’étaient interrogés afin de savoir pourquoi presque personne n’avait vu venir la crise financière de 2008.
Ce n’est toutefois pas un phénomène isolé. Chaque année nous faisons des prévisions pour l’année suivante. Toutefois, rares sont les évènements prévus qui marquent l’année en cours.
Pour la deuxième année, j’ai le plaisir de vous présenter les Pigeons Awards 2023, un mix d’évènements qui ont marqué l’année et qui n’étaient pas (toujours) anticipés.
1. Artificielle Intelligence
Les développements rapides de l’intelligence artificielle étaient anticipés, certainement plus que le développement tout aussi inquiétant de l’artificielle intelligence™, comme le montrent ici les scores PISA.
Nous ne sommes donc pas surpris d’apprendre que les Trends Actualités de Google pour la France incluaient, à part “ChatGPT” et “Guerre Israël Hamas”, “Sous-marin Titanic” ou “Pierre Palmade accident” sans oublier les questions “Comment est mort Mickey Mouse" ou “Pourquoi les tronçonneuses ont été inventées”.
Aucune question - ou presque - sur des sujets ayant un impact sur le bien-être de plus de trois personnes.
Notons toutefois l’aspect positif de cette artificielle intelligence™ : les cryptomonnaies ont certainement encore de beaux jours devant elles.
2. Bank Run - KPMG
Personne ou presque n’avait anticipé le bank run qui a eu lieu aux États-Unis en début d’année.
Si il y avait quelqu’un qui aurait pu - ou dû - s’y attendre, c’était KPMG, qui auditait leurs comptes depuis des années.
Certains sont plutôt critiques, comme Lynn Turner, ancienne Chief Accountant à la SEC :
“Common sense tells you that an auditor issuing a clean report, a clean bill of health, on the 16th-largest bank in the United States that within two weeks fails without any warning, is trouble for the auditor”
D’autres défendent le Big 4, dont le Professeur Jack Castonguay de l’université d’Hofstra :
Outside of KPMG’s control, SVB and Signature Bank both experienced modern-day bank runs. SVB had significantly more uninsured depositors relative to its peers, creating a business risk to the bank, but also one that they disclosed. If auditors must consider the risk that every regional bank is prone to an unprecedented bank run and warrants a going concern opinion, then the opinion itself becomes useless. There would be no differentiation between banks—if one is risky, they’re all risky under those parameters.
Coupable ou non, on remarquera toutefois le sans faute de la part du cabinet de venir avec un rapport après la tempête afin de savoir… comment éviter la tempête la prochaine fois :
Les actionnaires du Credit Suisse
Sérieux candidats au pigeon d’or 2023, les actionnaires du Credit Suisse.
Autre évènement qui n’avait pas été anticipé quelques mois plutôt, le rachat du Credit Suisse par UBS.
La fusion a déjà généré l’attribution du sabot d’or 2023 à Karin Keller-Sutter, la ministre des finances suisse, pour l’opacité dans laquelle la transaction a été effectuée.
Alors que le cours avait déjà dévissé depuis le début de l’année, le coup de grâce est arrivé de la part de la Confédération suisse qui a forcé la vente au rabais à sa rivale UBS, permettant à la Suisse de se démarquer à nouveau grâce à sa principale matière première : son opacité.
Ce mariage forcé pourrait bien revenir au devant de la scène les années qui viennent.
Quant aux actionnaires, ils auraient dû suivre la devise chère aux cryptos bros : ne pas être le dernier à sortir.
***Réclame***
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Forbes
Il existe toutefois un indicateur fiable lorsqu’il s’agit d’anticiper les prochains échecs et autres fraudes : les couvertures de Forbes.
WeWork, Silicon Valley Bank, Elisabeth Holmes, Sam Bankman-Fried, une belle performance.
Dernier lauréat, Changpeng Zhao, fondateur et ex-CEO de Binance, condamné à 4 milliards de dollars d’amendes aux Etats-Unis pour avoir violé les lois sur le blanchiment d’argent.
Macron et l’Autorité des Marchés Financiers
Contrairement à l’opacité de la Suisse, la France préfère le lustre et le bling bling, cherchant à tout prix à remplacer les cadors du CAC 40 par de nouvelles licornes en carton.
Ainsi, de l’AMF à Macron, ils ont accueilli Binance et Zhao les bras ouverts afin de faire de la France un centre (d’innovation) de fraude, qui vous est résumé sur X par Aurore Lalucq :
De repas à l’Élysée à des cours sur la blockchain aux jeunes de banlieues afin de les solliciter à ouvrir un compte, Binance a bénéficié d’un tapis rouge dans l’hexagone, même après les récents scandales.
En novembre, le FT recevait cela comme réponse d’une parlementaire à ce sujet :
Last month I spoke with a member of Macron’s parliamentary majority who reiterated that France had been right to embrace the exchange. Binance’s presence was a testament to the country’s changed attitude towards innovation, he said. I suggested it may also be a testament to its changed attitude towards alleged financial crime. You never know who might become “the next Google”, he replied.
Lors du repas de Noël, lorsque votre cousin technoking vous expliquera que c’est “un cas isolé” et que les nouvelles technologies blockchain voient une croissance massive dans leur usage quotidien, sortez-lui ce graphique :
A vos claviers pour voter :
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Partagez les nominés avec vos collègues afin de donner un maximum de chance à votre pigeon favori :
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