Pigeon Game
Les cryptomonnaies permettent de tout perdre de mille et une façons. Enjoy the Game !
“I don’t trust people. Especially the ones who ended up here.” — Kang Sae-Byeok
Dans la série à succès sud-coréenne Squid Game sur Netflix, des candidats dans une situation financière compliquée sont recrutés afin de participer à un jeu leur promettant la possibilité de se refaire et de devenir riche.
Après le premier défi, les candidats savent à quoi s’attendre : s’ils complètent tous les défis, ils seront riches. Ils seront en revanche tués au premier échec.
Un vote est organisé en connaissance de cause et leur décision est prise : ils joueront en prenant le risque de ne pas ressortir de l’endroit où ils sont entrés avant d’avoir complété l’ensemble des défis proposés par les organisateurs.
Pigeon Game - aussi connu sous le nom de Web3, cryptomonnaies ou future de la finance - repose sur un concept qui a certainement inspiré le réalisateur coréen de Squid Game : vous avez également l’opportunité de tout perdre de plein de façon différente.
Et il est souvent trop tard pour en sortir.
Jeu numéro 1 - 1, 2, 3 FTX
De nombreux investisseurs de FTX, la plateforme d’échange de cryptomonnaies mise en faillite qui était encore valorisée 32 milliards de dollars le mois dernier, étaient “les investisseurs les plus sophistiqués” de la planète. Ils auraient dû bouger plus vite et non s’immobiliser et suivre aveuglement le roi soleil Sam Banqueroute-Fraude.
Quelques heures auraient en effet suffi pour détecter les red flag bien visibles et il ne semblait pas nécessaire de payer 100 millions par an comme l’a fait l’investisseur Tiger Global à Bain & Co pour ses conseils en acquisitions.
Pour preuve, les mots du nouveau CEO et liquidateur John J Ray, qui en avait vu pourtant d’autres notamment en tant que liquidateur d’Enron il y a maintenant plus de 20 ans :
Never in my career have I seen such a complete failure of corporate controls and such a complete absence of trustworthy financial information as occurred here. From compromised systems integrity and faulty regulatory oversight abroad, to the concentration of control in the hands of a very small group of inexperienced, unsophisticated and potentially compromised individuals, this situation is unprecedented
Les quelques exemples ci-dessous ne laissent donc aucune excuse à ceux qui ont investi et se sont fait fauchés dès le premier round.
La déposition de la mise en faillite est un petit bijou :
Les dépenses étaient approuvées avec des smileys sur un chat ; pas de réunion du conseil d’administration ; aucune liste de ses employés ; pas de réconciliation des comptes bancaires ; fonds de l’entreprise utilisés pour acheter des biens immobiliers privés et … les fonds déposés par les clients n’étaient pas comptabilisés !
Fonds qui ont donc permis aux parents de SBF de s’offrir quelques propriétés au Bahamas.
Tout cela avec 300 employés et presque autant de filiales.
Un des auditeurs du groupe, Prager Metis, était pourtant le premier auditeur ayant “officiellement ouvert ses bureaux dans le métavers”.
On ne s’étonne donc pas d’apprendre qu’un des jetons magiques détenu par FTX - Serum - était valorisé à 2.2 milliards de dollars alors que la capitalisation totale de ce même jeton est de 88 millions seulement.
Jeu numéro 2 - Le biscuit en sucre (Tether)
Les joueurs encore en jeu continuent d’effectuer leurs transactions grâce à leurs stablecoins, dont le principal est le Tether, dont nous avons déjà averti le lecteur à plusieurs reprises que cette organisation comportait de nombreuses alertes et la faillite de FTX nous conforte certainement dans notre analyse.
Dans une rare interview du CTO de Tether Paolo Ardoino sur CNBC, il confirmait alors que le CEO et le CFO - au passé pour le moins atypique - étaient trop occupés pour pouvoir répondre à la presse car ils s’occupaient de leurs clients importants dont… Sam Bankman-Fried.
Si vous pensez toujours que vos Tethers valent plus que des biscuits en sucre, on ne peut rien faire pour vous.
Jeu numéro 3 - Le Tir à la corde - Grayscale
Grayscale est certainement la preuve que le bitcoin vaut en réalité bien moins que 10,000 dollars.
Pour ceux qui auraient survécu jusqu’alors mais qui ne souhaitaient pas se diriger vers une plateforme de cryptomonnaie ou d’acquérir directement des bitcoins, il existe la possibilité d’en acquérir via un fonds : vous payez en dollars et le fonds s’occupe d’acquérir les bitcoins pour vous contre de juteuse commission de 2%.
Jusqu’en 2021, les fonds institutionnels qui voulaient prendre part à la partie mais ne pouvaient pas acquérir de bitcoins directement ont jetés des milliards dans le fonds Grayscale Bitcoin Trust (GBTC) dont la valeur était plus élevée que les bitcoins qu’il détenait : les investisseurs étaient prêts à payer une prime pour détenir des bitcoins via le véhicule créé à cet effet.
Et puis sont arrivés les autres fonds, l’accès aux cryptomonnaies s’est développé (les fonds institutionnels comme le fonds de pension de d’Ontario ont choisi… FTX) et le fonds a perdu de son attrait. Aujourd’hui, il se traite à - 40% de la valeur du bitcoin. En d’autres termes, les investisseurs sont prêts à vendre leurs bitcoins pour 40% de sa valeur pour de vrais dollars.
Peter Schiff vous explique l’histoire de ce fonds en deux Tweet :
Aujourd’hui, la corde tire dans l’autre sens :
Discount accentué par le fait que maintenant que vous avez donné tous vos dollars à Grayscale, ceux-ci refusent de prouver qu’ils ont bien vos bitcoins en contrepartie.
Si seulement il y avait la technologie blockchain pour prouver que l’on détient un actif à tout moment.
Dans les prochains épisodes…
La partie est loin d’être terminée et pour preuve, la capitalisation du Dogecoin - une cryptomonnaie inventée sur une blague - est encore supérieure à 10 milliards de dollars.
Pour maintenir les joueurs en jeu, tous les moyens sont bons :
Swissborg, qui se vente d’être une plateforme transparente où tout va bien, vous offre des intérêts de… 15% avec un risque de… 1/10.
La palme revient toutefois à Cathie Wood, gestionnaire du fonds ARK qui a vu tout simplement tout faux sur tout son portefeuille et qui voit le prix du bitcoin atteindre 1 million de dollars en 2030, soit une capitalisation de 21 trillions ou un quart du PIB mondial ou le double de la capitalisation de l’or.
Préparez les popcorns.
Bon article, 2 precisions cependant:
- Bain était payé 100m par Tiger Global pour un ensemble de services d’analyse de marché et de due diligence, FTx n’était qu’un engagement parmi d’autres
- Serum avait bien 2,6 milliards de market cap totale, 88m représente dans la finance traditionnelle l’équivalent du flottant pour un entreprise listée
ATOM - COSMOS
https://www.mintscan.io/cosmos
Le protocole offre au 30/11/22 un Staking APR de 21,33%
Les validators prennent des commissions réduisant le rendement, mais elles dépassent rarement 20% (ou alors il ne faut pas être malin).
Dès lors, si l'on assume déjà le risque d'être sur ATOM dans l'application, le risque supplémentaire de Staker ses tokens sur un validateur historique n'est pas nul, mais proche de 1 ne semble pas une aberration.
Annoncer up to 15%, avec une stratégie de risque 1, n'est pas déraisonnable.
Vous semblez attendre de voir une note de risque qui envelopperait tous les facteurs. Mais ce n'est pas comme cela que cela se passe dans l'industrie.
Vous devriez vous renseigner sur Cosmos et le risque que prennent les gens qui contribuent à la validation. Je doute qu'une personne expérimentée mette une note bien différente que 1/10 à une stratégie qui revient à déposer des ATOM dans un validateur.