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Dans les épisodes précédents
Les Aventures de Ponzino retracent en temps réel les aventures d'un jeune trader passionné de cryptos et du métavers.
Dans les épisodes précédents, Ponzino a décidé de voyager et ayant confondu Le Salvador avec Salvador de Bahia, il se retrouve coincé au Brésil alors que Michel Michel, un ex-auditeur financier, débute son année sabbatique au Brésil.
Salvador de Bahia, Brésil
Ponzino était assis sur son lit dans une chambre qu’il partageait avec cinq autres voyageurs dans une auberge au sud de la ville de Salvador de Bahia.
Il passait la plupart du temps de sa journée sur Google flight afin de trouver un vol qui l’amènerait à sa destination finale au meilleur prix. À côté de cela, il échangeait des cryptomonnaies sur les plateformes qui n’avaient pas encore disparu avec l’argent de leurs utilisateurs.
São Paulo, Brésil
Voilà une semaine que Michel Michel était au Brésil. En plus du jet lag, il avait subi les premiers jours le syndrome que certains connaissent lorsqu’ils sont enfin en vacances : ils pensent au travail.
Mais cela était du passé : Michel Michel n’avait pas prévu de retourner dans un bureau de si tôt. Il allait voyager.
Il avait bien profité de cette première semaine où il avait visité la plus grande ville de l’hémisphère sud. Il se réjouissait toutefois de retrouver la plage et se détendre au soleil.
Assis dans son Uber en direction de l’aéroport, il regardait défiler les camions, les voitures et les scooters autour de lui en se demandant comment, d’ici 2050, l’activité humaine deviendrait neutre en émission de CO₂.
Une chose est sûre, se dit Michel Michel, c’est que ces objectifs font le bonheur des entreprises qui placardent les halls de l’aéroport international de Guarulhos de leurs solutions miracles pour un futur durable.
Assis sur son siège, il interpella son voisin qui lisait le livre “Bullshit Jobs” de David Graeber.
- Hey - looks interesting, what are you reading ? lui demanda Michel Michel.
Assis à côté de lui était Jack Raines, un jeune blogueur américain, auteur de Young Money. Il répondit en reprenant un article qu’il avait publié, “On Meaningless Careers” :
For hundreds of years, there was a direct cause-and-effect relationship between your labor inputs and the resulting outputs. A farmer toiled in the field, and land would produce crops. A mechanic would fix machinery, a carpenter would build furniture, and a captain would navigate his ship.
But today? Today we have millions of high-paying jobs that rely on our abilities to manipulate numbers, send emails, and report to seven levels of superiors.
Bernie Madoff, Herbalife, and that wellness product that your high school classmates are shilling on Facebook have nothing on the pyramid scheme that is "Corporate America."
An idea that I increasingly believe is that half of all white-collar jobs could disappear tomorrow, and there would be no decline in productivity. In fact, productivity might increase.
We aren't working. Sure, we have jobs. We make money. Some of us make a lot of money. But these jobs are not work. They are distractions at best, and adult day-care at worst.
- And you, what are you doing ? lui demanda Jack
Michel Michel eut un instant d'hésitation. Manipuler des chiffres dans des tableurs Excel, envoyer des emails et rapporter à sept niveaux hiérarchiques étaient les principales qualités qu’il avait acquises en tant qu’auditeur.
- Auditeur, lui répondit Michel Michel.
- Haha, you know what I am talking about then, répondit Jack.
Bien que soulagé de faire une pause dans sa carrière, Michel Michel était un peu vexé. Il était malgré tout convaincu d’avoir contribué à réguler l’économie mondiale grâce à ses réconciliations et autres checklists remplies durant des années.
Il s’interrogea toutefois à voix haute afin de poursuivre la discussion avec Jack.
Pourquoi les progrès technologiques n’ont-ils pas mené à la semaine de 15 heures comme le prévoyait John Maynard Keynes dans les années 30 ?
Pourquoi les multinationales qui produisent encore, comme Nestlé ou LVMH, ont-elles besoin de plus d’employés en dehors de leurs usines qu’à l’intérieur de celles-ci?
Comment les multinationales peuvent-elles se séparer de milliers d’employés en quelques mois sans que leurs opérations soient significativement affectées1?
Pourquoi un salaire de 170,000 dollars pour un conducteur de camion surprend-il alors que le même salaire pour un vice-président qui ne comprend pas ce que vous faites qui rapporte à quelqu’un qui ne sait pas que vous existez est normal ?
Je vais t’expliquer, lui dit Jack, tout est lié au prestige.
Of course, this whole thing makes sense. Prestige is the lie we tell ourselves to justify our "bullshit jobs."
We don't like the work, and in the back of our heads, it feels like we are selling our souls and our time for a paycheck. If we dwelled on that realization too long, we would probably hop off this treadmill entirely. But prestige is that North Star that continues to pull us forward.
The thing about prestige is that it isn't real. It's a vanity metric. Don't believe me? Then why are half of all middle-management jobs now called "vice president?"
Prestige.
Prestige has mollified our collective work restlessness, our existential angst. Prestige keeps those uncomfortable self-realizations imprisoned in the backs of our minds.
Prestige allows the show to go on.
But if you adjust your values, and if prestige loses its luster, the nothingness of these jobs becomes impossible to ignore.
So I implore you, whoever you are, to think about your own "job" this morning. Is your job fulfilling? Is it satisfying? Are you the director of your own life? Or are you simply playing the role that so many of us have played? Doing your part to keep the machine chugging along?
Michel Michel et Jack s’échangèrent leur contact avant de continuer leur route. En attendant son Uber, Michel Michel repensa à leur conversation. “Prestige”, pensa-t-il, cela était sûrement la raison avec l’argent pour laquelle le système actuel continuait de tourner.
Personne, enfant, ne rêvait de devenir partner ou vice-président. C’était le prestige et l’argent qui avaient fait devenir ces pompiers en herbe, vice-président, expert en calendrier Outlook et réunion Zoom qui éteignent à présent des incendies créés par leurs propres politiques internes.
Sans tous ces artifices, la semaine de travail doit bien être autour des 15 heures, se dit-il.
Salvador de Bahia, Brésil
Il entra dans la chambre, la plupart des lits étaient inoccupés.
Il prit le lit à sa gauche. À l’opposé, un individu scrollait son téléphone, couché sur son dos.
- Salut, Michel Michel, se présenta Michel Michel
- Pardon?
- Salut, je m’appelle Michel Michel
- Ponzino, trader de cryptomonnaies, répondit Ponzino avant de remettre les écouteurs sur ses oreilles.
Michel Michel fut à la fois troublé et soulagé : il existait des métiers encore plus vides de sens que ceux évoqués il y a quelques instants avec Jack.
Il installa ses affaires et se réjouissait déjà de son prochain échange avec Ponzino.
En 2023, il y a eu selon Tech Crunch 223,000 licenciements dans l’industrie de la Tech. Le principal impact a certainement été une meilleure profitabilité que des problèmes opérationnels. (et moins de vidéos Tik Tok)
Excellent !