“The worst possible thing in the world is to have someone who doesn't believe in you.” - Elizabeth Holmes
La valeur d’une entreprise est tout sauf objective et repose avant tout sur le succès futur de celle-ci.
Inventer de nouvelles technologies, développer des modèles d’affaires qui n’existent pas ou anticiper de nouvelles tendances fait partie des ingrédients pour atteindre d’importantes valorisations.
En 2012, l’entrepreneur et spécialiste de jiu-jitsu Mark Zuckerberg a suivi son instinct plutôt que de suivre les conseils de son CFO, David Ebersmann.
Le directeur financier estimait les possibilités de retour sur investissement d’une acquisition d’Instagram limitée alors que Mark Zuckerberg voyait l’opportunité de combiner un nouveau format de réseau social à Facebook.
Le FT reportait à l’époque :
The deal is reminiscent of Google's acquisition of YouTube for $1.65bn in 2006 when video was becoming the latest web craze. The price seemed high at the time and it has taken years to show signs of paying off. The blogosphere on Monday questioned whether Facebook was also paying too much. TechCrunch reported Instagram, with only 11 employees, had just closed a $50m funding round valuing it at $500m.
Aujourd’hui, la valeur d’Instagram qui ne générait alors pas un dollar de chiffre d’affaires est évaluée à plus de 100 milliards de dollars et contribue pour plus de 60 milliards de dollars aux revenus du groupe Meta.
Le futur est si important que même de bons résultats ne suffisent pas à satisfaire les investisseurs. Cette semaine, l’action Meta perdait 16% suite aux prévisions moins bonnes que prévu pour les trimestres à venir (le trimestre étant synonyme de long terme à Wall Street):
Le numéro deux mondial de la publicité en ligne a vu son chiffre d’affaires trimestriel grimper de 27 %, atteignant 36,5 milliards de dollars, dont il a dégagé 12,4 milliards de profit, deux résultats supérieurs aux attentes.
Mais Meta a aussi annoncé mercredi que ses investissements allaient être compris entre 35 et 40 milliards de dollars cette année, plus que prévu, à cause des besoins dans l’IA (infrastructures, recherche et développement, etc).
Une information qui a douché le marché : l’action du groupe californien perdait plus de 16 % lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.
Personne n’a mieux compris et profité de cette dynamique que le spécialiste des bagarres en cage, le Roi des Meme Elon Musk. Après avoir misé au bon moment sur le futur succès des voitures électriques, il se retrouve contraint à promettre de nouvelles inventions pour maintenir le prix d’une action déjà bien touchée.
En effet, après des résultats trimestriels décevants, plus rien ne justifie une valorisation de 400 milliards pour Tesla sans un futur radieux.
Bénéficiant depuis longtemps d’un statut de demi-dieu dans les médias ou le “Elon Musk Says” est synonyme de bénédiction, le génie promet ce qui n’arrivera pas.
Mais attention, comme le rappelle
, la spirale infernale ne peut pas durer infiniment :The lower Tesla stock goes, the more Musk has to lie to try and prop it up to prevent being margin called.
The more lies he tells, the more consequences he sets up for himself and his team in trying to deliver on grandiose claims.
The more claims he can’t deliver on, the more regulators take notice, and the more of a public fool he makes of himself.
The more of a fool he makes of himself and the more targets he misses, the lower the stock goes and less confidence customers and shareholders have in Tesla.
Then the cycle repeats itself.
Les muskés se font de plus en plus nombreux et la marge de manœuvre s’amenuise au fil que les “Elon Musk Says” se transforment en de lointains mirages.
À Wall Street la vision à court terme et les effets d’annonce sensationnels ont des effets positifs sur le cours d’une action, comme le montre la logique absurde entre Tesla et Meta cette semaine.
Mais à long terme, comme Elizabeth Holmes peut en témoigner depuis sa cellule de prison, cela ne se termine pas toujours aussi bien que cela a commencé pour ceux qui promettent l’impossible.
L’ours dit que si tu presses sur le ♡ les voitures voleront en 2026.