“The more inventory a company has, the less likely they will have what they need.” — Taiichi Ohno
Le 29 novembre 2006, Ford fait une proposition surprenante aux plus grandes banques américaines. Son directeur général, Alan R. Mulally, déclare qu'il hypothéquerait tous les actifs de l'entreprise pour obtenir des milliards de dollars de prêts afin de financer une refonte du constructeur automobile. Bien que l'économie soit saine à l'époque, l'argent donnerait à Ford "un coussin de protection en cas de récession ou d'autre événement inattendu".
Trois ans plus tard, en 2009, Ford est le seul des "Big Three" à ne pas demander des prêts d'urgence pour faire face à une pénurie de liquidités imminente contrairement à General Motors (GM) et Chrysler, alors au bord de la faillite et contraint de se restructurer.
Ces événements nous rappellent deux choses : l’automobile est une industrie fragile qui nécessite des milliards d’investissements pour de faibles marges et que tout bon capitaine renforce son bateau quand l’océan est calme plutôt que sous la tempête.
Ces éléments sont aussi valables – si ce n’est d’avantage – aux véhicules électriques, plus chers à produire et où la concurrence augmente rapidement.
Ainsi, les fidèles lecteurs se rappelleront des épisodes “What Kind of Car is It?” publiés entre 2021 et 2022 qui pointent du doigt l’engouement et les valorisations pour les actions Tesla et les autres constructeurs de véhicules électriques qui ne font (toujours) aucun sens.
Le capitaine de Tesla Elon Musk lui-même le sait. Il a donc depuis longtemps changé le narratif autour du constructeur, faisant de $TSLA une entreprise technologique, un Magnificent 7, un Roi des Meme, qui construit des Robotaxis qui fonctionneront en 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2019, 2020, 2021, 2022, 2023, 2024.
Ces véhicules seront par moment amphibiens et pourront voler grâce à des réacteurs de fusées SpaceX.
Malgré une décennie de mensonges avalés et répétés à tue-tête par des médias aveuglés par le génie de la fraude, Tesla est toujours un constructeur automobile. Un constructeur automobile qui fait face à tellement de problèmes que les analystes marabouts ont de la peine à ajuster leurs modèles défectueux.
Cette semaine les problèmes ont pris une nouvelle dimension après avoir non seulement livré moins de véhicules qu’attendus, mais également en diminution par rapport au premier trimestre 2023 et en deçà des véhicules produits, envoyant l’inventaire d’invendus vers de nouveaux records.
– à suivre à tout prix pour ceux qui ne veulent pas manquer les analyses pointues et sérieuses au sujet de Tesla – nous rappelle à quel point la marque s’est résignée à s’adresser à des QI à deux chiffres pour justifier ces résultats catastrophiques :Tesla literally hit the gas pedal at their factories worldwide and produced cars that were 12% in excess of demand. This is as erratic as Musk seems to be on Twitter.
Tesla blamed their sales decline in Q1 on deliveries being short-handed due to the Red Sea terrorism (which held back battery pack shipments from China to the EU) Tesla also blamed an arson attack on their factory in Grunheide as a reason for the bad results. Nevertheless, production outgrew sales in Q1 by 12%, which is quite an embarrassment. Any normal company would fire their PR chief for allowing that to be published.
Malgré cela, le cours de l’action se maintient extraordinairement bien par rapport aux standards de l’industrie. Étant donné les circonstances, tout bon capitaine sauterait sur cette aubaine pour lever des fonds en anticipation de prochains trimestres qui s’annoncent de plus en plus compliqués.
Mais nous sommes en 2024, l’ère de l’économie casino où l’on fait tapis sans même avoir regardé ses cartes : on annonce l’ouverture d’une prochaine usine pour construire de nouveaux véhicules dont la demande s’effrite trimestre après trimestre.
Les caisses en stock ne vont pas manquer. Les problèmes non plus.
Tapez sur le cœur ♡ pour construire une usine de consommateurs Tesla.