“This year is 2025. Elon is President of the Divided Landmass. The reserve currency is SimpledogeBucks. All communication is done through 420 symobolism. Blackstone owns every building in the world. S&P Yield Farm 500 index. “esg blaze it” you whisper to the charles ponzi statue.” - Kyla Scanlon
Comme le génie de la fraude change constamment d’avis, cet article a été arrêté à 18 heures le jeudi 28 avril 2022.
La bonne nouvelle de la semaine
Il l’a fait! C’est fait! Le conseil d’administration a accepté l’offre de 54.20 par action faite par Elon Musk pour acquérir l’intégralité du capital de Twitter qui sera ensuite privatisée afin que son nouveau chef fasse la place belle à la liberté d’expression.
Chacun à son avis sur le génie et sa relation avec la liberté d’expression et d’information, je vous laisse vous faire votre avis en lisant ce thread Twitter pour ceux qui sont hésitants.
La mauvaise nouvelle de la semaine
Elon Musk n’a en fait pas encore acheté Twitter, il a acquis une option d’une valeur d’un milliard de dollars - prix qu’il devrait payer dans le cas où il se retire - peut-être la partie la plus géniale de son deal: une option bien en dessous du prix du marché pour ce type de transaction et une bonne excuse pour se débarrasser de titres gonflés à l’helium. On y revient.
Si le deal devrait se faire et comme écrit ici il y a une semaine, cette transaction pourrait toutefois se transformer en pétard explosif pour Elon et les actionnaires de Tesla.
Ou, selon les termes d’un hedge fund "Musk's terms are commensurate with him being an over-levered clown."
Regardons d’un peu plus près comment cette acquisition est structurée, qui est bien décrite par Jaberwock Research dans Seeking Alpha
Elon Musk a 170 millions d’actions Tesla qui constituent la plupart de sa fortune. A un cours d’environ 1,000 en début de semaine, cela représente 170 milliards de dollars.
Selon le dernier filing d’août 2021, 88,331,125 sont en garanties contre des dettes personnelles.
Il lui reste donc, avant la transaction avec Twitter, environ 80 millions d’actions à sa libre disposition.
13 milliards buyout loan
Prêt classique de ce type d’opération. Intérêt entre 3.75% et 5%.
21 milliards apportés en cash par Elon Musk
Elon est riche mais serait pauvre en cash, c’est en tout cas ce que doutent les investisseurs qui s’interrogent comment les 21 milliards vont être amenés.
Il ne prend en effet aucun salaire en espèces et a vendu par le passé un minimum d’actions afin de faire face à ses obligations fiscales.
Il y a donc les hypothèses et possibilités suivantes pour payer les 21 milliards aux actionnaires actuels de Twitter.
Il trouve des associés qui injectent le cash avec lui.
Il a des liquidités grâce aux prêts qu’il obtenu en garantie de ses actions Tesla. Selon la politique interne de Tesla, ces 88,000 millions d’actions en garantie permettraient en théorie d’avoir un un prêt à hauteur de 25%, soit les 21 milliards nécessaires.
Restent les options liées aux titres Tesla qu’il a à sa libre disposition: il peut mettre plus d’actions en garantie pour obtenir des prêts personnels additionnels ou simplement en vendre.
A moins donc qu’il ait des liquidités grâce à des plus-values réalisées sur des pump de Dogecoin ou autres shitcoins, il devra certainement compter sur ses titres Tesla pour amener les 21 milliards promis, ce que semblent craindre les marchés.
12.5 milliards de prêts garanti par des actions Tesla
Le prêt est pour une période de trois ans avec un taux d’intérêt SOFR + 3%, représentant environ 5% aujourd’hui. Le paiement minimum annuel est de 5%, soit 625 millions de dollars.
Ce prêt a également un impact sur les titres Tesla qu’il possède.
Sur les 80 millions d’actions qu’il a à disposition avant le deal, environ 62,5 millions ont été mise en garantie pour cette partie du prêt, les banques avançant 20% de la garantie (Loan to Value - LTV - de 20%).
Il lui restera donc moins de 20 millions d’actions ou à peu plus de 10% du total qu’il détient à sa libre disposition.
Les conditions de ce prêt mentionnent également qu’un appel de marge sera effectué si le prêt dépasse 35% des titres mis en garantie. En d’autres terme, si les actions Tesla passent en dessous de USD 571, Musk devrait amener USD 2.6 milliards supplémentaires afin de couvrir sa dette.
Le remboursement total du prêt est également obligatoire si le cours des actions atteignent 40% de la valeur lors de l’octroi du prêt, soit USD 400. Cela peut paraître loin, mais également très proche si l’on valorise ses titres non pas selon le modèle to the moon de Cathie Wood mais d’une manière conventionnelle et l’on regarde les prévisions pour le deuxième trimestre qui sont pour la plupart pessimistes suite à la situation de lockdown en Chine, l’augmentation des prix des matières premières et une concurrence grandissante.
Finalement, attention à certains covenants - ou évènement pouvant contraindre Musk de rembourser le prêt - dont celui-ci:
“Any government investigation against the borrower that would reasonably be expected to have a Material Adverse Effect”
Ce qui ajoute un petit piment au pétard au vu des différentes investigations en cours.
Comment payer ces intérêts qui vont excéder 1 milliard par an? Le génie va devoir rendre Twitter plus profitable.
Avec l’acquisition de Musk, vous auriez donc à la place d’une société cotée en bourse, une société entre les mains de l’homme “le plus riche du monde”, Wall Street qui le finance et les annonceurs qui devront permettre d’augmenter les revenus.
Super, non?
Ne vous inquiétez toutefois pas trop, les banques ont le tout sous contrôle. Selon le Financial Times, en réponse à propos du processus de due diligence au vu de la rapidité de la transaction, une personne impliquée dans le financement a simplement répondu:
“was easy. There was none. Not in the classic sense”.
Le tweet de la semaine
La leçon de la semaine
N’étant pas un génie, j’aimerais bien comprendre ce qu’il y a de génial dans ce deal: depuis l’offre de rachat pour 44 milliards, Elon Musk a perdu près de 30 milliards sur la valeur de ses titres Tesla. Il a donc brûlé - en tout cas en partie - 30 milliards afin de pouvoir dépenser 44 autres milliards - qu’il n’a pas - afin de contrôler le contenu d’un réseau social.
Alors qu’il avait proposé et aurait pu - du moins selon l’ONU - éradiquer la faim dans le monde pour 6 milliards.
Mais les internautes ont voté. Leur sentence est irrévocable.
Seuls les génies comprendront.