“Un pétard et au lit” - auteur inconnu
La bonne nouvelle de la semaine
Le temps où Elon Musk avait l’intention prendre une participation passive de 10% dans Twitter semble déjà bien loin.
Il a estimé que pour effectuer les changements révolutionnaires nécessaires, Twitter devait devenir une société privée et a donc fait une offre formelle au conseil d’administration pour le rachat de 100% des actions de Twitter (passages mis en évidences de sa lettre au Président de Twitter)
“I invested in Twitter as I believe in its potential to be the platform for free speech around the globe, and I believe free speech is a societal imperative for a functioning democracy.
However, since making my investment I now realize the company will neither thrive nor serve this societal imperative in its current form. Twitter needs to be transformed as a private company.
As a result, I am offering to buy 100% of Twitter for $54.20 per share in cash, a 54% premium over the day before I began investing in Twitter and a 38% premium over the day before my investment was publicly announced. My offer is my best and final offer and if it is not accepted, I would need to reconsider my position as a shareholder.
Twitter has extraordinary potential. I will unlock it.
Si vous êtes actionnaire de Twitter et ne connaissez pas le génie de la fraude, cela semble être une offre financièrement attrayante enveloppée de belles intentions de liberté.
La mauvaise nouvelle de la semaine
Malheureusement, la vérité s’arrête souvent au dernier caractère de ses tweets et la réalité est souvent bien différente.
Elon n’en est pas à sa première tentative de privatisation et celle avec Tesla s’est plutôt mal terminée.
Le 7 août 2018, il affirmait avoir le financement pour racheter les titres à USD 420.
Le 27 septembre, il était condamné par la SEC pour information trompeuse à propos de ce même Tweet.
Les marchés ne semblaient donc pas l’avoir pris très au sérieux, le titre perdant de la valeur le jour de l'offre de rachat, offre qui contenait son fameux 420, qui ne fait pas référence à une analyse poussée de la valeur de Twitter ou de Tesla, mais à une allusion au cannabis.
Preuve que c’est un génie, non?
Goldman Sachs a également dû sortir la calculatrice pour conseiller Twitter sur cette offre.
“Vends-moi tes titres à 30 que je les revendent à 60 à Elon”.
Imaginons toutefois que quelques pétards plus tard et malgré la pilule empoisonnée mise en place par le conseil d’administration de Twitter pour éviter toute acquisition hostile, Elon Musk arrive à ses fins et devient l’unique propriétaire Twitter.
Nous avons préparé quelques possibilités offertes par le réseau social à ses utilisateurs qui intéresseront certainement son nouveau propriétaire.
Des bots pour pumper Tesla
L’utilisation de Twitter est possible pour tous ou presque, y compris les bots, qui semblent avoir été utilisés de manière efficace ses dernières années afin de maintenir le cours de l’action à des prix stratosphériques.
D’après une étude sur les tweets relatifs à Tesla de 2010 à 2020, sur environ 1.4 millions de tweets des 400 principaux comptes postant avec le “cashtag” $TSLA, 10% on été produits par des bots. Sur les 157,000 tweets postés avec le hashtag #TSLA, 23% venaient de bots.
Un bot est un faux compte, programmé pour publier ou réagir en fonction de contenu spécifique préprogrammé comme “Why Tesla stock is rallying today” ou “Tesla’s Delivery Miss Was Meaningless”. Les bots sont également programmés pour menacer les critiques de Tesla.
Sans conclure sur la causalité entre les bots et le cours de l’action, l’étude note qu’en moyenne, sur 186 bots analysés, le prix de l’action Tesla a augmenté en moyenne de plus de 2% entre la moyenne la semaine avant le lancement du bot et la moyenne après le lancement de celui-ci.
Il semblerait que le premier trimestre des résultats de Tesla publiés mercredi ne nécessiteront pas l’aide de bots, les comptables ont une fois de plus fait leur travail pour booster les chiffres.
Une communauté TSLAQ
Il pourrait maîtriser les utilisateurs dangereux pour son image, souvent reconnaissable sous le hashtag #TSLAQ, utilisé par une communauté non pas animée par des bots mais par des journalistes, analystes financiers, ingénieurs et avocats sceptiques sur les pratiques utilisées par Musk et ses sociétés qui chaque jour s’active à rapporter des faits qui semblent parfois s’éloigner quelque peu de la liberté d’expression qu’il défend.
Un bot qui suit son JET
Et si Musk avait simplement décidé d’acquérir Twitter pour maîtriser un autre bot, celui qui suit les mouvements de son jet?
Amusant en tout cas de constater que l’achat des premières actions de Twitter a débuté le même jour que le refus de Jack Sweeney d’arrêter son compte publiant les données - publiques - relatives à son jet.
La liberté c’est bien, mais il ne faut pas exagérer.
Le Tweet de la semaine
Hier soir, les choses s’accéléraient et Musk semble avoir trouver le financement nécessaire pour l’acquisition (qu’il n’avait donc une fois de plus pas encore lors de l’annonce faite il y a une semaine), qui inclus un prêt de 12.5 milliards de dollars garanti par des actions Tesla…
La leçon de la semaine
Ce qui intéresse Elon Musk, ce n’est pas votre liberté d’expression sur la plateforme, mais le pouvoir qu’elle lui donne.
En quelques caractères, il influence le prix de ce qu’il veut.
En quelques tweets, il détourne l’attention de nouvelles enquêtes à son encontre.
Privatiser la plateforme lui permettrait d’éliminer les critiques grandissantes à son égard et d’augmenter son pouvoir.
Attention, l’offre qui ressemblait plutôt à un pétard mouillé en début de semaine pourrait rapidement se transformer en pétard explosif: des actions surévaluées mises en garantie pour acquérir un réseau social à peine rentable donnerait un cocktail bien plus violent qu’un petit pétard avant d’aller au lit.
Attendez-vous à voir quelques ventes d’actions Tesla de sa part ses prochaines semaines, il va avoir besoin de cash.