“Je te jetterai des sorts pour que tu m’aimes encore” - Céline Dion
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En 2003, l'enquête du procureur de l’État de New York (NYAG) a conclu que les analystes de recherche vantaient les actions non par conviction réelle, mais plutôt pour apaiser leurs collègues, les banquiers d'investissement et leurs entreprises clientes.
Les banques d’investissements américaines ont alors signé un accord visant entre autres à interdire les interactions entre les banquiers d'affaires et les analystes de recherche actions, sauf dans des circonstances précises et contrôlées.
Des règles similaires ont été instaurées en Europe.
Le 31 janvier 2019, l’analyste de Commerzbank Heike Pauls publiait donc une note totalement indépendante sur Wirecard, aujourd’hui au panthéon des plus belles faillites du capitalisme moderne :
More fake news : Yesterday, serial offender Dan McCrum, journalist at the otherwise renowned FT, published another negative article about Wirecard, this time alleging unlawful transactions at the Singapore branch, involving round trip transactions and backdating / forging of contracts. Wirecard in a company statement repudiated all allegations, and had done so before the article was published. The “usual” coincidence with rising short interest suggests market manipulation. We regard the negative share price reaction as a buying opportunity”
Plus d’une année plus tard, la même analyste persistait et signait alors que l’action n’était plus qu’à 77 euros. Elle publiait une nouvelle note avec un optimisme intact et un objectif de prix à 230 euros.
Un mois plus tard, Wirecard annonce que des milliards manquent et déclare faillite.
Pour la défense de cette analyste, elle n’est pas la première à s’être trompée. En effet, un analyste a toujours autant d’intérêt à publier un avis négatif à propos d’une entreprise que Jacques Martin en avait à démonter la performance d’un chanteur de 5 ans un dimanche après-midi : il y a surtout des coups à prendre.
Selon Rupak Ghose qui a publié Why equity research fails over and over (and isn’t coming back) dans le Financial Times, les raisons sont les suivantes :
Two decades on from the Eliot Spitzer settlement that shook up the investment research business, there are four reasons why it is still shrivelling in size and credibility: declining information advantage [Note de l’ours : ne peuvent plus commettre de délit d’initiés], new competitors, margin pressure in secondary cash equities and a shrinking client base.
Afin de vérifier les problèmes de crédibilité, ce n’est pas compliqué : prenez n’importe quel titre, comparez les prévisions avec le cours, et vous avez 99% de chance que les prévisions sont totalement fausses.
Prenons l’exemple d’un succès covid, Zoom Technologies.
Même lorsqu’un miracle se produit et que Nvidia atteignait des sommets, ils essaient tant bien que pas mal de rattraper leurs prévisions erronées.
Ainsi, n’importe quel titre sera recommandé à l’achat, ou au pire des cas, à le garder.
Credit Suisse en octobre dernier ? Gardez !
Cette semaine, c’était autour de RBC de sortir son marabout clown en chef, en revoyant la valeur de Tesla à la hausse grâce à “une méthode d’évaluation revue” et des “robotaxis” qui n’existent pas. Le concept RBC Imagine™ porte bien son nom.
Et puis, il y a l’espèce la plus agressive de marabouts. Celle qui crée un fonds d’investissement et sort des analyses qui font passer RBC pour de bons pères de famille conservateurs.
Leurs analyses enverraient tout étudiant en finance vers un échec assuré, mais elles sont possibles dans le monde de la bourse-casino. C’est le cas de Cathie Wood et Ark.
Après avoir prévu le cours du bitcoin à pas moins de 1.48 million de dollars, Ark publiait une note le 20 avril 2023 prévoyant le cours de l’action Tesla atteindre 2,000 dollars par action en 2027, soit 8 fois plus que le cours actuel de 250 dollars, déjà bien en dessus de ratios standards pour un constructeur automobile.
Est-ce que Cathie Wood et Ark croient réellement à ces prix farfelus ?
Bien sûr que non. Regardez ce qu’ils font, pas ce qu’ils disent. La semaine dernière, Ark a vendu une partie de ses actions Tesla, 8 fois moins que ce qu’elles auraient pu être vendues en 2027.
Quant au bitcoin, Cathie, il est temps de te faire nouvelle - ou de jeter des sorts - pour que le feu reprenne, car il semblerait que la direction ne prend pas la direction du million de dollars.
Merci de lire The Bear of Rathgar. Utilisez les formules magiques des marabouts d´Afrique en “♡ aimant” cet article.