“If you are not paying for it, you are not the customer, you are the product being sold” - Andrew Lewis
La bonne nouvelle de la semaine
La bonne nouvelle lors du call avec les investisseurs lors des résultats du 3ème trimestre 2021 de Facebook la semaine dernière n’était pas un chiffre d’affaires en hausse de 33% par rapport au même trimestre de l’année précédente pour atteindre USD 29,010 milliards ni une marge opérationnelle de 36% à USD 10,423 milliards. Non, la bonne nouvelle était que le groupe change de nom et devient Meta, qui sera divisé en deux segments:
“Family of Apps (FoA)”, qui inclus Facebook, Instagram, Messenger, WhatsApp et d’autres services.
Facebook Reality Labs (FRL), qui inclus le développement de produits et de contenu liés à la réalité virtuelle et augmentée.
En un mot, le développement d’un univers “Métavers” - Metaverse en anglais.
A l’aide d’une équation simple, on pourrait résumer la pensée de Mark Zuckerberg ainsi:
Le titre gagnait 2% suite à l’annonce. Dans un marché toujours aussi efficient, la société canadienne Meta Materials gagnait elle jusqu’à 30% à la fermeture des marchés.
La mauvaise nouvelle de la semaine
Pas besoin de faire un dessin pour comprendre que ce n’est en fait pas une bonne nouvelle. Après plus de 500 jours de pandémie à passer ses journées dans des vidéoconférences, à n’en plus pouvoir des apéros sur skype et à se réjouir d’enfin pouvoir voyager à nouveau, on nous annonce le nouveau futur: Le métavers. Super.
Rappelez-vous en 2004 quand Facebook s’appelait encore “The Facebook” et arrivait en Europe. Ce site internet innocent qui connectait vos camarades de classe que vous pouviez “poker” tout en écrivant n’importe quoi sur leur “mur”.
La Génération X n’y voyait aucun intérêt et une minorité y voyait le potentiel d’un business model profitable.
17 ans plus tard, avec une valeur de près d’un trillion de dollars, Facebook est la septième plus importante capitalisation boursière au monde et la Génération X est aujourd’hui la dernière à utiliser l’application Facebook en y partageant soit des photos de leurs petits-enfants entrain de joueur sur un téléphone, soit des pages obscures dont ils ignorent le contenu.
La Génération Y est quant à elle passée sur Instagram à publier des photos d’açaï bowl et de vacances écolo en Tanzanie, la Génération Z est sur TikTok à distiller des conseils en investissement tout en effectuant la même chorégraphie 400 fois par jour et ceux qui ont encore quelque chose d’intéressant à dire ou qui veulent regarder du porno sont sur Twitter.
Enfin, ceux qui ont un travail ennuyeux sont sur LinkedIn à partager des sondages de la plus haute importance - “tape sur le cœur si tu veux travailler deux jour et demi par semaine depuis la maison” - ou à se lancer des fleurs.
Il est vrai qu’il était temps pour Facebook de changer de nom après avoir fait face à de nombreuses critiques, non pas à cause de la disparition de la fonctionnalité du poke mais pour avoir mis entre autre en avant ses profits plutôt que la santé de ses utilisateurs et de ne pas avoir agi de manière suffisante face à au développement des cartels de drogue ou de trafics humains sur ses plateformes.
Si on vous demandait en 2004 comment vous voyiez le monde de demain et que l’on vous parlait d’un univers métavers vous auriez rigolé. Et je rigole toujours aujourd’hui, vous êtes devenu fous.
Elon Musk imaginait des robotaxis; il a vendu ses voitures - ou pas - à une agence de location de voitures en faillite. Les autres rêvaient d’un monde meilleur et nous voilà que l’on nous présente un univers où l’on possédera des choses virtuellement que l’on ne peut pas avoir en vrai.
Et si le métavers était un flop? Le mini-disc de la tech, la pizza Colgate, le Pepsi Crystal, Google+ - que personne n’a jamais utilisé - ou encore la cigarette de trop imaginée par l’industrie de tabac.
Je ne pense malheureusement pas. Nike a déposé la semaine dernière ses marques pour leurs utilisations dans l’univers virtuel et les autres marques vont suivre.
Mais la concentration du pouvoir autour d’internet, créé il y a 25 ans comme un “écosystème ouvert” est troublante et inquiétante. L’avenir idéal du métavers n’est donc certainement pas entre les seules mains de Mark, mais avec plusieurs acteurs et une compétition saine où je peux choisir où je veux me promener avec mes Air Max virtuelles.
Le tweet de la semaine
Pour ce qui reste de la vraie vie tout va bien, les jeunes ont trouvé un moyen pour traiter les shitcoins de manière sereine.
Espérons pour eux qu’ils n’ont pas tout perdu sur l’arnaque de la semaine, couverte toujours avec recul et sérieux par la presse internationale:
“Squid Game cryptocurrency rockets in first few days of trading. If you’re a fan wanting to express your devotion to the hit Korean Netflix show Squid Game - well, there’s a cryptocurrency for that”
“Squid Game crypto token collapses in apparent scam. A digital token inspired by the popular South Korean Netflix Squid Game has lost almost all of its value as it was revealed to be an apparent scam.
Sans blague.
La leçon de la semaine
Pour ma part, dans mon univers métavers la banquise ne fondra pas. Mais réfléchissez à deux fois avant de créer votre avatar, car l’équation de Mark me semble plutôt être la suivante:
Alors Mark, ne devrais-tu pas résoudre un vrai problème avec ton fric?
Sinon, reste dans ton univers métavers.
En attendant, suivez-moi sur les réseaux sociaux pour recevoir ma newsletter tous les vendredis et continuez à gagner de l’argent dans le monde merveilleux des cryptomonnaies.