“Experiencing a loss of taste? You may have COVID or NFTs” -Sahil Lavingia
La bonne nouvelle de la semaine
Alors que la covid a créée autant d’experts en infectiologie que d’habitants sur Terre, l’écosystème merveilleux de la blockchain a permis de révéler autant de Picasso que d’experts en vaccin. Un monde où n’importe quel gribouillis est une œuvre d’art qui s’échange pour l’équivalent de milliers de dollars.
Dans les années septante on imaginant des voitures volantes en 2020, à la place on a des images de singes qui s’échangent pour des millions de dollars.
Tout cela grâce aux NFT, pour “Non Fungible Token”.
Les NFT sont des unités de données stockées sur un grand livre numérique blockchain. Chaque jeton non fongible agit comme une sorte de certificat d'authenticité, montrant qu'un actif numérique est unique et non interchangeable.
Prenons cette magnifique image:
Vous pouvez facilement cliquer dessus et sauver l’image sur votre ordinateur. Vous avez à présent exactement la même copie que moi.
En “mintant” cette image sur la blockchain, l’image est liée à un code numérique permettant de vérifier son authenticité numérique en tout temps par un code unique lui étant attribuée.
En d’autres termes, imaginez que vous êtes marié et que votre conjoint vous trompe tous les jours. Mais vous avez le certificat de mariage. Le certificat de mariage est le NFT.
Cela peut s’appliquer à une image, un abonnement, un yacht 3D pour vivre heureux dans le métavers, un personnage de jeu vidéo ou tout autre objet digital.
La mauvaise nouvelle de la semaine
Est-ce que le fait de savoir qu’un gribouillis ou un singe pixélisé est un original amène de la valeur à celui-ci?
Non.
Comme déjà évoqué ici, étant donné que les cryptomonnaies n’ont à ce jour pas trouvé assez d’utilité dans l’économie réelle, il a fallu imaginer un marché pour pouvoir utiliser celles-ci.
Imaginez Ikea avec un surplus important de vis et de boulons: à la place de les jeter, Ikea propose des bijoux fait de boulons en vous promettant que ceux-ci se revendront des milliers de dollars dans quelques années.
Suite au succès de la première œuvre d’art digitale vendue aux enchères pour 69 millions de dollars par Beeple, artiste qui depuis 14 ans créait une œuvre digitale journalièrement pour plus de 2.5 millions de followers sur les réseaux sociaux, la solution pour utiliser l’excédent de stock de cryptos s’est trouvée du côté des fichiers JPEG.
Si le marché des cryptos est une pyramide de Ponzi géante, les NFT sont une multitude de petites pyramides: chaque fichier JPEG sans aucune valeur a pour but de trouver l’heureux pigeon vous achetant votre œuvre d’art, dont la marche à suivre est la suivante:
Pour celui qui s’est vendu un yacht à lui-même pour l’équivalent de USD 650,000 dollars, il a encore un peu de peine à faire monter le prix sur les réseaux sociaux, la meilleure offre étant à ce jour pour l’équivalent d’environ USD 500!
Le Tweet de la semaine
A la fin, ce sont les administrations fiscales qui s’y intéressent de près qui seront contentes. Les gains réalisés par ceux qui auront trouvé un pigeon leur ayant acheté leur fichier JPEG seront certainement taxables dans la plupart des pays.
Est-ce que chacun aura les liquidités pour régler sa dette? Pas sûr.
Le leçon de la semaine
Ce n’est pas parce qu’une technologie peut avoir une utilité dans un certain cadre qu’elle est utile pour tout.
Cela ne sert à rien d’acheter un coffre-fort pour protéger des trésors si vous y mettez des cacahuètes dedans.
L’ironie dans tout ça: Coinbase, une des plateformes principales d’échange de cryptomonnaies, a signé un partenariat avec Mastercard pour faciliter le paiement de NFT.
Certaines choses ne s'achètent pas. Pour le reste, il y a Mastercard, même pour ce qui est “décentralisé” et qui ne sert à rien.
Merci