‘We are in the golden age of fraud’ - Jim Chanos
La semaine dernière, il n'aura fallu que cinq heures aux 12 jurés pour se prononcer à l’encontre de Sam Bankman-Fried Fraude, fondateur de FTX, plateforme de cryptomonnaies qui valait encore en février 2022 plus de 32 milliards de dollars. SBF a été reconnu coupable des 7 chefs d'accusations de fraude et de conspiration par le tribunal du district sud de New York.
In the world of finance, moments that restore faith in reality are few and far between. However, if there was one such moment last week, it was the conviction of Sam Bankman-Fried. This event momentarily bolstered my confidence not just in regulators, but in the very fabric of reality.
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Reality doesn't play much of a role in a market that is driven solely by passive investing, algorithms, options gamma, revenue-less garbage growth companies, insane valuations, brain-dead morons like Cathie Wood, clueless PhD economists at the central bank, Tom Lee on CNBC every day and the next round of bilge to exit the mouth of our Treasury Secretary at some bullshit fireside chat in Belgium.
Récemment, d’autres mirages ont été dissipés et ont laissé place à la réalité avec notamment la faillite de WeWork.
Alors que certains des plus gros éléphants au milieu du couloir disparaissent un à un, il serait injuste de ne pas dédier quelques lignes à l’un des architectes principaux de notre économie casino : les consultants.
Si les longues journées dans les bureaux des clients ont été remplacées par des journées entrecoupées de parties de ping pong pour un Reels Instagram (lorsque l’on décide de quand même s’y déplacer), cela ne leur a pas empêché de multiplier leurs revenus ces dernières années.
Au centre de la régulation de l’économie mondiale et des conseils stratégiques, leur spécialité inclut également la rédaction de rapports sur ce qui s’est déjà produit ainsi que sur l’anticipation d'évènements qui ne se produiront pas.
Grâce à une situation de quasi-cartel, tout faux pas est pardonné ou oublié dans une impunité déconcertante.
Ceux qui, en 1980, ont prédit qu’il n’y aurait que 900,000 téléphones portables aux États-Unis en l’an 2000 (réalisé, 109 millions) prédisent un métavers d’une valeur de 5 trillions de dollars en 2030.
Ceux qui ont reconnu être coupables d’avoir poussé la vente d’opioïde - qui a fait pas moins de septante mille morts l’an dernier aux États-Unis - sont ceux qui continuent d’être engagés par les entreprises pharmaceutiques comme conseiller stratégique.
Ceux qui n’ont pas vu arriver la crise des subprime et n’ont vu que du feu à la faillite des banques américaines ce printemps sont ceux qui certifient leur bilan.
Ceux qui n’arrivent pas à restructurer leur cabinet sont ceux qui vous conseillent lors de vos restructurations.
Ceux qui ont les informations privilégiées obtenues lors de contrat avec les gouvernements sont ceux qui utilisent ces informations au bénéfice de leurs clients privés.
Ceux qui n’ont pas vu que 2 milliards manquaient dans les caisses de Wirecard sont ceux qui certifient les émissions indirectes quasi incalculables des multinationales.
Finalement, ce sont aussi ceux qui vous conseillent de réduire vos frais de consultants, tout en vous facturant 670,000 dollars pour vous le dire.
(Trop) au centre de toutes les discussions, ils sont bien placés pour voir l’air qui se dissipe du ballon qu’ils ont aidé à gonfler. Ils prennent donc les mesures nécessaires pour maintenir les profits de leurs associés à la hauteur de leur conseil :
“It is the hangover after the party,” said Fiona Czerniawska, chief executive of Source Global Research, a consulting sector analyst. Faced with declining customer demand in some areas of their business, and pricing pressure across the board, consulting firms are trying to shore up profits by curtailing hiring and holding down pay, she said.
“There’s a worry that a market that got considerably softer over the last 18 to 24 months will get softer again before it starts recovering,” she said. “Firms want to make sure that their partners are retained by having suitably high profits, and one way to do that is to put a brake on salary inflation and to stop starting salaries going up in a spiral like the last year or two.”
Pareil chez les Big 4, où les jeunes ne trouvent plus assez d’emploi pour s’échapper :
PwC plans to cut up to 600 jobs in the UK as a plummeting number of resignations at the firm pushes it to make staff redundant instead.
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Consultancies were hit by a “great resignation” in 2021 and 2022 just as demand for their services soared but more recently have been challenged by rising costs, falling demand for some of their services and a glut of employees opting to remain in post as vacancies at start-ups and technology firms dwindle.
Ce début de transition entre l’illusion et la réalité ne peut être mieux résumé que par le Professeur Peter Atwater :
Ne vous faites pas d’illusion : les prochains scandales en surprendront beaucoup. Heureusement pour les cabinets de conseil, le marché est déjà si concentré que peu importe les cadavres qui ressortiront, il n’y aura certainement pas de place pour un nouvel Arthur Andersen.
Ils pourront alors à nouveau recruter et engranger des milliards en surfant sur la prochaine vague, peu importe les valeurs qu’elles porteront.
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