“AI will probably most likely lead to the end of the world, but in the meantime, there'll be great companies.” - Sam Altman
Promotion Black Friday :
En discutant avec certains lecteurs, je me suis aperçu qu’ils pensaient que les “tasses NFT” étaient une blague. Au contraire, elles existent bel et bien.
The Bear of Rathgar étant une publication gratuite, les tasses permettent de remercier les abonnés qui ont décidé de me soutenir.
De manière plus générale, l’ensemble du contenu de cette publication est très sérieux et ses fidèles lecteurs depuis deux ans s’en aperçoivent un peu plus semaine après semaine.
J’ai toutefois décidé en ce Black Friday de modifier l’offre pour les abonnés payant en reversant la moitié de l’abonnement de la première année à The Rainforest Alliance.
Participez à l’offre Green Friday :
Ces dernières années, le G d’ESG ressemblait au H d’Hawaii, avalé par un E d’environnement plus gros qu’une éolienne subventionnée et un S de social utilisé à toutes les sauces.
La gouvernance d’entreprise a pourtant eu ses heures de gloires au début des années 2000, ou les doubles casquettes et autres rémunérations ont été - du moins sur le papier - revues afin d’assurer une séparation de fonction entre la direction générale et la supervision par un conseil d’administration ayant un peu moins l’air d’une bande de copains qui se retrouvent pour fumer un cigare.
Et ainsi, éviter les déroutes telles que Enron, Lehman Brothers ou Volkswagen.
La grande majorité des sociétés à but lucratif ont une structure plus ou moins similaire où les actionnaires élisent un conseil d’administration qui lui même supervise la gestion, déléguée à la direction générale.
Parfois, des entreprises à but lucratif sont détenues par une fondation pour diverses raisons, qui sont en général un souhait de leur fondateur. C’est le cas de Rolex, ou plus récemment de Patagonia.
OpenAI, qui a développé ChatGPT, est un mix des deux.
La partie du développement de l’intelligence artificielle est détenue par une organisation à but non lucratif afin de, je cite “building safe and beneficial artificial general intelligence for the benefit of humanity”. Une sous-holding détient l’entité qui génère les revenus et dont Microsoft est investisseur minoritaire, pouvant ainsi profiter des profits générés par l’entité commerciale.
Alors que cette structure n’intéressait personne il y a une semaine, elle était au centre de l’attention ces derniers jours. Le conseil d’administration a initialement décidé de se séparer de Sam Altman, membre du même conseil et de la direction, pour avoir “manqué de transparence dans sa communication”.
Un bras de fer a alors commencé entre Altman, les employés d’OpenAI, Microsoft et le conseil d’administration. À part ce dernier, peu semblaient intéressés par les raisons exactes pour lesquels il avait été décidé de se séparer de Sam. Tout avaient en revanche en ligne de mire une levée de fonds valorisant OpenAI à 89 milliards de dollars, et un réel risque que ces milliards partent en fumée (95% des employés, intéressés à la future levée de fonds, menaçant de rejoindre Microsoft; certains profitant alors de mettre à jour leur profil LinkedIn).
Matt Levine à ce sujet, mardi :
Yesterday virtually all of OpenAI’s staff signed an open letter to the board, demanding that the board resign and bring back Altman. The letter claims that the board “informed the leadership team that allowing the company to be destroyed ‘would be consistent with the mission.’” Yes! I mean, the board might be wrong about the facts, but in principle it is absolutely possible that destroying OpenAI’s business would be consistent with its mission. If you have built an unsafe AI, you delete the code and burn down the building. The mission is conditional — build AGI if it is safe — and if the condition is not satisfied then you go ahead and destroy all of the work. That is the board’s job. It’s the board’s job because it can’t be the staff’s job, because the staff is there to do the work, and will be too conflicted to destroy it. The board is there to supervise the mission.
Sous la pression, le board a donc cédé et a repris Sam pour poursuivre sa mission qui semble donc être plus commerciale que de développer une “safe AI”. Surprenant.
Si la structure de gouvernance était donc plus artificielle que réelle chez OpenAI - le réel pouvoir était ces ceux qui ont ou veulent l’argent - une autre industrie a profité d’une gouvernance plus inexistante qu’artificielle pour voler l’argent de ses pigeons / clients / victimes : les cryptomonnaies.
Si FTX s’est imposé comme un cas d’école de mauvaise gouvernance ayant entrainé la chute de la plateforme, Binance - organisation criminelle similaire, mais de plus grande taille - est un autre one man show sans aucune gouvernance. Le résultat n’a pas tardé à arriver :
Lorsque tout va bien, le E et le S sont au centre de l’attention, mais les plus gros scandales l’ont été à cause d’un G pas assez pris au sérieux.
OpenAI pourrait marquer le retour des heures de gloire du G, qui mettront en évidence le manque de gouvernance de ses dernières années par des Venture Capitalists qui ont souvent utilisé l’environnement et le social comme des écrans de fumée pour détourner l’attention afin d’atteindre leur unique et seul objectif : s’enrichir rapidement.
C’est en tout cas certainement le P de profits qui a été la cause des retournements de situation chez OpenAI.
Élis un ours Président et Directeur Général en tapant sur le ♡