“Home is where I work, and I work everywhere.” - Alfred Nobel
En quelques années, nous sommes passés de “il faut à tout prix aller au bureau” à “il est tout à fait possible de travailler depuis la maison” à “il serait quand même mieux de revenir au bureau”.
Une de raisons pourrait être que cela arrangerait bien les affaires de ceux qui sont exposés au risque financier que représentent des bureaux qui se vident.
Une part importante de l’économie repose sur des instruments financiers, terme pompeux pour indiquer que quelqu’un vous doit quelque chose dans plus ou moins longtemps.
Une banque n’a (presque) aucune pièce dans ses coffres, une entreprise non plus. À la place, chacun a une écriture dans ses livres indiquant ce qu’il doit ou ce que la contrepartie lui doit. Un découvert est dû instantanément, un prêt peut s’étaler sur plusieurs années alors qu’une facture sera réglée entre quelques semaines à quelques mois.
La valeur de ces actifs évolue au fil du temps : un compte en devise est impacté par le taux de change, une créance par la capacité de son débiteur à la régler, une action par la santé économique d’une entreprise.
À intervalle régulier, des bulles éclatent suite à l'effondrement soudain et souvent dramatique des prix ou des évaluations d’actifs ayant atteint des niveaux insoutenables en raison d’achats spéculatifs et autres exubérances irrationnelles : la valeur inscrite sur un bout de papier ou un ordinateur ne peut plus (n’a jamais pu) se réaliser.
Toujours à l’affut, les gouvernements interviennent et mettent alors en place de nouvelles mesures afin d’éviter que des situations similaires se reproduisent, formant une autre bulle : les fonctions de compliance au sein des multinationales.
Ces fonctions de compliance ont droit constamment à de nouvelles lois et directives, permettant de maintenir à un niveau acceptable le nombre de bullshit jobs.
Les prêts, en plus d’être exposés aux taux d’intérêt, sont exposés à la qualité de l’emprunteur.
Revenons-en au travail hybride. Dans l’immobilier commercial, certains indices laissent penser que certains chiffres à l’actif du bilan de quelques banques vont perdre quelques zéros dans les mois à venir.
Les banques à travers le monde commencent à être impactées par ces immeubles qui se vident. Après les États-Unis et le Japon, l’impact commence à se faire sentir en Europe :
Deutsche Pfandbriefbank, or PBB, a German lender focused on real estate, has set aside more money for bad debts as it braces for what it says is the worst decline in commercial property values in 15 years.
PBB increased its provisions for losses on loans in the fourth quarter of 2023, taking the total set aside for the year to as much as €215 million ($231.7 million), it said in a statement Wednesday, citing “persistent weakness of the real estate markets.”
“Despite these expenses, PBB remains profitable thanks to its financial strength — even in the greatest real estate crisis since the financial crisis,” it added.
Rien ne semble pouvoir sauver la situation, avec des renouvellements d’emprunts qui arrivent à grands pas, sans que l’inflation soit encore sous contrôle.
"Nearly 20% of outstanding debt on US commercial and multifamily real estate - $ 929 billion - will mature this year, requiring refinancing or property sales.
The volume of loans coming due swelled 40% from an earlier estimate by the Mortgage Bankers Association of $659 billion, a surge attributed to loan extensions and other delays rather than new transaction”
Une affaire à suivre, depuis le bureau, à la maison ou à la plage.
Tapez sur le ♡ ou travaillez depuis le bureau tous les vendredis après-midi.