“It takes 20 years to build a reputation and five minutes to ruin it. If you think about that, you’ll do things differently.” - Warren Buffett
En 1997, le groupe danois Aqua sortait la chanson "Barbie Girl" pour le plus grand bonheur des clubbeurs d’alors, mais sans l’accord du créateur de Barbie, Mattel. La chanson gagnant en popularité, Mattel a décidé de poursuivi MCA Records, Universal Music International et plusieurs autres entités impliquées dans la distribution de la chanson.
Le procès prétendait à la fois une violation de marque déposée et une dilution.
Lors du résumé du jugement, les accusations ont été rejetées, car la chanson était clairement une parodie.
Cette année, Mattel n’ira certainement pas à l’encontre de Warner Bros qui a produit le film Barbie : le plan est bel et bien de générer un maximum de revenus grâce à ses marques, comme indiqué dans les premières lignes de son rapport annuel 2022 :
Mattel is a leading global toy company and owner of one of the strongest catalogs of children’s and family entertainment franchises in the world. Mattel creates innovative products and experiences that inspire, entertain, and develop children through play. Mattel is focused on the following evolved strategy to grow its intellectual property ("IP") driven toy business and expand its entertainment offering:
• Accelerate topline growth through scaling Mattel’s portfolio, growing franchise brands, and advancing e-commerce and direct-to-consumer business, and increasing profitability by continuing to optimize operations; and
• Expand entertainment offering to capture the full value of Mattel's IP in highly accretive business verticals, including content, consumer products, and digital experiences.
Un peu plus bas :
“In 2023, Barbie will be featured in a live action theatrical movie directed by Greta Gerwig and starring Margot Robbie and Ryan Gosling, which will include the launch of an all new Dreamhouse in support of the release”
Mattel, qui produit Barbie depuis sa création en 1959, capitalise ainsi un maximum sur la marque Barbie qui a été développée depuis des décennies.
Bien que certains s’amusent à valoriser toutes les marques existantes sur Terre avec autant de précision et de sérieux qu’un astrologue d’Ici Paris, il est extrêmement difficile d’évaluer une marque d’autant plus que celles-ci ne peuvent pas être valorisées au bilan lorsqu’elles s’apprécient au fil du temps.
Ainsi, dans le bilan de Mattel, vous ne trouverez que peu d’actifs liés directement à la marque Barbie comme vous ne trouverez pas la marque Coca-Cola dans le bilan de Coca-Cola Inc. (la marque est évaluée à plus de 100 milliards de dollars, au 31 décembre 2022, les marques déposées de toutes les marques du groupe Coca-Cola Inc. ne s’élèvent “qu’à”14 milliards de dollars).
Ainsi, la valeur de la marque se réalise réellement lors de l’acquisition d’une société ayant développé celle-ci au fil du temps : très souvent, une partie du prix payé par l’acquéreur comprend une valeur allouée à la marque de l’entreprise cible.
Ainsi, lorsque Elon Musk a acquis Twitter pour 44 milliards de dollars, ceux qui ne s’étaient pas encore aperçu qu’il n’était qu’un faux génie pensaient qu’une grande partie du prix payé l’était pour la marque Twitter, qui avait, en plus de son iconique oiseau bleu, réussi en moins d’une génération d’avoir son propre verbe dans le dictionnaire.
Mais non ! Après avoir licencié la plupart des employés et dégradé la plupart des fonctionnalités de l’application, Musk abandonne la marque Twitter afin de réaliser son rêve d’enfant en renommant la plateforme “X”, jetant ainsi entre 4 et 20 milliards de dollars à la poubelle.
Heureusement, la marque X n’est pas déjà déposée par des centaines d’entreprises pour diverses utilisations, dont Meta et Microsoft…
Si ce dernier coup Zugzwang doit inquiéter de plus en plus les banquiers du charlatan tout en réjouissant de plus en plus les producteurs de documentaires avides de scandales économiques, nous pouvons de notre côté nous réjouir d’avoir déposé le verbe Musker™ depuis bien longtemps.
Echecs et Musk : à vos marques, prêts, partez.
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