“Qui vole un œuf vole un bœuf” - proverbe du XIXème siècle
La bonne nouvelle de 2021
Alors qu’un analyste moustachu félicite la première année de Joe Biden, il est vrai qu’à Washington 2021 ne pouvait que mieux se terminer que cela avait commencé.
La mauvaise nouvelle de la semaine
Charles Ponzi (né Carlo Pietro Giovanni Guglielmo Tebaldo Ponzi), né le 3 mars 1882 à Lugo (Italie) et mort le 18 janvier 1949 à Rio de Janeiro, est un escroc italien, concepteur d'un mode d'escroquerie élaboré sur une chaîne d'emprunt.
Ponzi arrive à Boston en 1903 avec USD 2,50 en poche, ayant perdu toutes ses économies au jeu pendant la traversée depuis l’Europe.
En 1909, au Canada, il est mêlé à la faillite frauduleuse d'une banque montée par un compatriote italien. Arrêté, convaincu d'avoir émis de faux chèques, il est condamné à trois ans de détention. Dix jours après sa sortie, il est arrêté à nouveau pour avoir tenté d'introduire illégalement cinq italiens sans papiers aux Etats-Unis. Il retourne en prison jusqu'en 1912.
Le 26 décembre 1919, au lendemain de Noël, Charles Ponzi est le fondateur, le principal actionnaire et le seul employé de The Securities Exchange Company afin de débuter son nouveau business: l’arbitrage de coupon-réponse international (CRI).
Afin de permettre au récipiendaire d’un courrier aux Etats-Unis de répondre plus facilement à son correspondant international, l’envoyeur pouvait inclure un CRI que vous pouviez échanger contre un timbre dans les offices postaux aux Etats-Unis.
Après la première guerre mondiale, les devises européennes s’effondrent face au dollars, vous pouviez donc acheter des CRI à un prix inférieur que le timbre acheté directement auprès de la poste américaine, créant ainsi une possibilité d’arbitrage: un coupon payé en pesetas l'équivalent de 1 cent américain peut être échangé dans une poste de Boston contre un timbre valant 6 cents.
Ponzi promet à ses investisseurs de doubler la mise après 90 jours, en se gardant d’expliquer comment il transformerait les timbres en argent.
La rumeur que Charles Ponzi paye 50 % d'intérêts après trois mois se répand dans Boston comme une traînée de poudre.
En juillet 1920, Ponzi encaissait encore un million de dollars par semaine. Par comparaison, un professeur à l'époque gagnait à peine 350 dollars par mois. Lorsque le système s'effondra, il avait fait circuler plus de 15 millions de dollars, une somme astronomique pour l'époque.
La presse s’en mêla: Clarence Barron, célèbre analyste financier, fit remarquer dans The Boston Post que 27 000 coupons postaux seulement étaient en circulation aux Etats-Unis alors qu'il en aurait fallu 160 millions pour correspondre aux encours affichés par Ponzi.
Un début de panique s'installa. A la mi-août, l'escroquerie éclata dans toute son ampleur. Charles Ponzi fut incarcéré.
Quand un juge lui demanda : " Votre seul travail était-il d'encaisser de l'argent, d'émettre un reçu et de redistribuer ce même argent trois mois plus tard avec un intérêt ? " Charles Ponzi répondit simplement : " Oui. "
Et lorsqu’on lui pausait la question comment il allait transformer ses timbres en argent, il répondait:
" Vanderbilt, Pierpont Morgan ne révélaient leurs trucs à personne "
Jean-Louis van der Velde est un entrepreneur hollandais.
Dans les années 1990, il a travaillé comme vendeur à Hong Kong pour Lung Electronics, un revendeur technologique dont les produits comprenaient VitalCool, qui transformerait soi-disant la nicotine addictive en vitamines saines.
Cela n’a apparemment pas fonctionné.
En 1999, van der Velde a rejoint IGEL, une entreprise de logiciels Linux acquise l’année précédente par Infomatec, une société cotée en Allemagne qui s’est effondrée à la suite d’allégations de fraude en 2001.
En 2006, il prend le contrôle de Huashun Electronics, une société basée à Shenzen qui produit des récepteurs de télévision et des amplificateurs pour l’exportation. A partir de 2009, Huashun a subi la pression de créanciers poursuivants une pile croissante de factures, selon les dossiers d’un tribunal chinois.
Aujourd’hui, le affaires de Huashun en semblent pour la plupart disparues et les régulateurs l’ont ajoutée à leur liste d’entreprise “gravement indignes de confiance et enfreignant la loi”. Un désignation qui empêche van der Velde de diriger d’autres entreprises en Chine.
Aujourd’hui, Jean-Louis van der Velde est le CEO de Tether / Bitfinex.
Pour rappel, Tether est au cœur de l’écosystème des cryptomonnaies, dont la monnaie stablecoin USDT facilite la majorité des transactions sur les plateformes d’échanges de cryptomonnaies.
En 2018, lorsqu’un journaliste taiwanais lui demandait lors d’une rare interview sa réponse à l’accusation de manipuler le prix du bitcoin à l’aide des USDT, il répondit:
'Bullshit. Only people with a lack of knowledge think that way.'
Pourtant, en écoutant des enregistrements des dirigeants de Tether en 2016, certains éléments sont quand même troublants:
En 2017, Tether déclarait que ses réserves étaient toutes garanties à 1:1 par des dollars.
En 2022, Tether va en justice afin de ne pas divulguer de détails sur ses réserves, car cela pourrait nuire à ses intérêts. (passages mis en évidence par l’ours)
CoinDesk has joined a legal proceeding between the New York Attorney General’s office (NYAG) and Tether and its parent company as part of the news organization’s effort to shed light on the reserves backing $78.4 billion of stablecoins.
Tether, together with iFinex, which owns Tether and cryptocurrency exchange Bitfinex, petitioned the New York State Supreme Court in August to block the NYAG from providing CoinDesk with documents detailing the reserves. CoinDesk is now a party to the case because it has a stake in the outcome – and the publication is arguing that the investing public does too.
“The public interest in disclosure of the requested information far outweighs any private interest [Tether] might have,” CoinDesk said in a memorandum filed with the court Jan. 4.
Cela vous rappelle quelqu’un?
Le Tweet de la semaine
La leçon de la semaine
Friendly Reminder: Qui vole un œuf vole un bœuf. Et avec presque USD 80 milliards, le bœuf a à présent la taille d’un rhino. Ca risque de piquer.
La semaine prochaine, deuxième partie sur le krach du bitcoin en 2022.
Inscrivez-vous ici pour recevoir l’article directement dans votre boîte email vendredi prochain.
La biographie de Charles Ponzi est essentiellement reprise de l’article du Monde Charles Ponzi, maître à rouler de Madoff, publié le 12 juin 2009.
La biographie de Jean-Louis Van der Velde est basée sur l’article du Financial Times Tether’s CEO: from IT sales to calling the shots in crypto land, publié le 17 décembre 2021 et un article paru dans la presse hollandaise le 4 janvier 2022.
Lesjalouxqui ont pas investi lol